Selon Gizmodo, qui tient ses renseignements de deux sources intimement informées des décisions de l’entreprise, Facebook aurait évalué l’ensemble de ses produits un peu plus tôt cette année avec pour objectif d’éliminer toute apparence de partialité politique.
Facebook aurait craint d’être à nouveau accusée de manipuler l’information en faveur de son propre agenda politique.
Parmi les produits passés sous sa loupe, on retrouve la mise à jour de son fil d’actualité, dont le principal changement est un moyen d’identifier les fausses nouvelles et canulars. En évaluant ce nouvel outil, les ingénieurs ont observé que les articles provenant de sites partisans de la droite conservatrice étaient disproportionnellement affectés par celui-ci, et se voyaient rétrogradés par l’algorithme qui détermine les éléments à paraître sur le fil d’actualité.
Par conséquent, la mise à jour n’aurait pas été déployée par Facebook, craignant à nouveau d’être accusée de manipuler l’information en faveur de son propre agenda politique.
«Ils avaient absolument les outils pour éradiquer les fausses nouvelles», a déclaré une source sous couvert de l’anonymat par crainte de représailles par l’entreprise. «Il y avait beaucoup de crainte de bouleverser les conservateurs après [la saga du Trendinggate]», a-t-il poursuivi, en ajoutant que «beaucoup de décisions liées à des produits ont été mêlées à ça».
Le même son de cloche a été entendu samedi dernier dans un article du New York Times qui citait des conversations avec des employés actuels de Facebook. «L’épisode des Trending Topics a paralysé la volonté de Facebook d’apporter de sérieux changements à ses produits qui pourraient compromettre la perception de son objectivité», a déclaré le quotidien.
Facebook réfute les allégations de Gizmodo
De son côté, Facebook a nié les allégations avancées par Gizmodo dans une déclaration recueillie par Business Insider.
«Nous n’avons pas construit ni retenu quelconques changements destinés au fil d’actualité en fonction de leur impact potentiel sur un quelconque parti politique», a affirmé un porte-parole de Facebook. «Nous travaillons toujours à rendre le fil d’actualité plus pertinent et informatif, et cela comprend l’évaluation de la qualité et de la précision des éléments partagés, y compris le spam et les canulars.»
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a eu l’occasion de se prononcer sur le phénomène des fausses nouvelles et l’impact potentiel que celles-ci a pu avoir sur le résultat des élections américaines la semaine dernière.
«De tous les contenus sur Facebook, plus de 99% de ce que les gens voient est authentique», a défendu Zuckerberg. «Seule une très petite portion est constituée de fausses nouvelles ou de canulars. Les canulars qui se manifestent ne sont pas limités à un point de vue partisan, ni même à la politique. Dans l’ensemble, il est extrêmement improbable que les canulars aient changé le résultat de cette élection dans un sens comme dans l’autre.»
N’empêche, Facebook a affirmé par le passé à plusieurs reprises vouloir mettre un terme à la propagation de fausses nouvelles sur son réseau social. En septembre dernier, l’entreprise se joignait à une coalition formée de Twitter et d’une vingtaine de médias ayant pour objectif d’améliorer la diffusion de l’actualité en ligne.