Cet anniversaire survient alors que la compagnie a le vent dans les voiles, entre autres avec la série Skylanders, et voit ses créations se décliner sur un nombre toujours plus grand de plateformes numériques, des consoles de dernière génération aux tablettes.
«En plus de l’anniversaire de notre fondation, nous célébrerons en 2015 le 10e anniversaire de notre intégration au sein d’Activision», précise le concepteur en chef et porte-parole de Beenox, François Taddei. «Il y a eu, je dirais, trois vies chez Beenox; les cinq premières années ont surtout été consacrées à se développer comme studio, à former une équipe et à se trouver une niche. Cette niche a commencé par être l’adaptation de jeux d’une plateforme à une autre; cela a permis au studio de recruter des programmeurs, dont certains sont encore avec nous aujourd’hui.»
«Dire non à des compagnies de l’envergure d’Activision n’est pas toujours évident, et nous étions prêts à passer à l’étape suivante, soit créer nos propres jeux.»
«Est arrivé ensuite un moment où on avait une bonne croissance d’entreprise, où on récoltait de nouveaux contrats, et on a fini par atteindre un plateau intéressant. Les choses allaient rondement, mais on a commencé à devoir dire non à des contrats, étant donné que nous avions pratiquement une pénurie de main-d’oeuvre. Dire non à des compagnies de l’envergure d’Activision n’est pas toujours évident, et nous étions prêts à passer à l’étape suivante, soit créer nos propres jeux. De là cette entente avec Activision qui a obtenu l’exclusivité de nos services à partir de ce moment.»
Le coup de circuit
Aujourd’hui, Beenox est entré dans une nouvelle phase, où le studio travaille sur des propriétés appartenant à Activision, comme la très populaire série Skylanders, lancée il y a presque trois ans. Un nouveau segment de marché serait né grâce à cette franchise, et le concepteur en chef soutient que le studio est «très fier» du travail accompli.
Ainsi, au fil du temps, Beenox est passé d’une compagnie de programmeurs effectuant de la conversion de jeux à une entreprise où des artistes ont dû être embauchés pour combler l’ensemble des besoins.
«On a frappé un coup de circuit», soutient François Taddei, avant d’ajouter que cela est «assez rare» dans l’industrie du jeu vidéo.
En travaillant avec Skylanders, Beenox a adapté le concept de DLC à un public majoritairement composé d’enfants. En plus du jeu, il est ainsi possible d’acheter des figurines et autres jouets en magasin, qui permettront de débloquer des personnages, ou encore des niveaux supplémentaires. «Cela vient aussi jouer sur le côté collectionneur, qui plaît aux jeunes, mais aussi aux moins jeunes.»
«On a frappé un coup de circuit», soutient François Taddei, avant d’ajouter que cela est «assez rare» dans l’industrie du jeu vidéo.
Voilà que Beenox, dans le cadre de sa collaboration avec d’autres studios appartenant à Activision, voit son travail sur Skylanders transposé dans le marché des tablettes tactiles avec une version complète du jeu sur iPad et ses concurrents Android. L’entreprise a également reçu de la maison-mère le mandat de développer les nouvelles moutures du jeu pour les consoles de la plus récente génération et de concevoir les jouets dérivés.
Si le PC est absent des plateformes de jeu de la série, Taddei précise que le Web est abondamment utilisé pour afficher du contenu multimédia, histoire notamment d’annoncer de nouveaux jouets ou des expansions. «Le Web répond à un besoin d’information», mentionne-t-il. «Tant qu’à attirer les gens sur le Web, il y a aussi des mini-jeux, mais aucune version PC du jeu n’est en préparation pour l’instant.»
Une qualité de vie plus attrayante qu’à Montréal
Fondée à Québec alors que moins de 100 personnes travaillaient dans l’industrie du jeu vidéo dans la capitale, Beenox évolue aujourd’hui dans un environnement regroupant plus de 1 000 employés. Au dire de Taddei, la qualité de vie de la ville jouerait beaucoup en faveur du studio, qui réussit à attirer des employés d’un peu partout, y compris de Montréal.
«Nous savons déjà que nous avons des forces, cela fait 15 ans que nous sommes à Québec. On sait ce que nos employés apprécient, il y a un très bon esprit d’équipe, peu de hiérarchie… On mise beaucoup sur l’innovation, sur l’initiative; les gens ont l’impression qu’ils ont un impact sur les décisions et qu’ils ne sont pas des numéros. Les gens ont de la drive ici, ils sont compétents. L’un des défis ne sera pas seulement d’effectuer de la rétention de personnel, mais de continuer à former celui-ci. L’objectif est d’obtenir des projets de plus en plus intéressants pour le studio, des projets de qualité.»
«Avec le passage chez Activision, on est sur la bonne voie; c’est certain que tout studio rêve de développer sa propre licence et de réaliser un coup de circuit, mais le fait est que dans notre industrie, 95% des gens travaillent avec les idées des autres. On est très heureux d’avoir mis le pied dans la franchise Skylanders,et nous espérons que cela va se poursuivre dans les prochaines années, et que d’autres opportunités feront leur apparition chez Activision.»