Pourtant, avec des poids lourds financiers comme Valve ou Amazon, ces sociétés aux reins solides ont le potentiel de faire une différence. Peuvent-elles changer la donne?
Steam Machines, l’avenir?
Avec la Steam Machine, Valve va proposer un PC de joueurs clé en main, avec des prix qui débutent à 500$ et dépassent même les 2 000$ pour du haut de gamme. Si l’on veut faire tourner les derniers jeux presque au maximum de leur capacité, il faudra tout de même compter investir 1 200 à 1 500$.
Si Valve prend peu de risques en laissant ses partenaires lancer leurs Steam Machines, son défi sera surtout de rallier les éditeurs à sa cause afin de sortir leurs jeux sur SteamOS.
Même si Valve a un compte en banque bien rempli pour concrétiser son projet, il faudra surtout convaincre les éventuels clients. Avec la possibilité de streamer les jeux depuis un autre ordinateur sous Windows, les modèles de base pourront décider à franchir le pas à ceux qui ont déjà un PC de jeu, mais qui aimeraient jouer dans leur salon.
Les modèles supérieurs auront fort à faire, convaincre les joueurs à investir très cher dans une machine comptant plus de jeux indépendants que de titres AAA. Quant aux joueurs PC habitués à monter leur machine, ils installeront SteamOS eux-mêmes.
Si Valve prend peu de risques en laissant ses partenaires lancer leurs Steam Machines, son défi sera surtout de rallier les éditeurs à sa cause afin de sortir leurs jeux sur SteamOS.
Mais Valve a un argument de poids. SteamOS permet de s’affranchir des problèmes de compatibilité entre les différentes versions de Linux. Du côté des utilisateurs, il leur suffira d’installer SteamOS en dual boot. SteamOS deviendrait alors le système d’exploitation à installer lorsqu’on veut jouer sous Linux, et occuperait ainsi une place majeure.
Mantle, l’outsider
Lancé depuis cette semaine, Mantle d’AMD apporte une véritable révolution dans le jeu sur PC sous Windows, et il pourrait même donner du fil à retordre à SteamOS. Pour rappel, Mantle permet de contourner les lourdeurs de DirectX en permettant de pousser la programmation au plus près des éléments, comme le permettent les consoles. Par contre, cela concerne uniquement les cartes AMD.
Mantle bénéficie surtout aux machines peu puissantes qui voient la qualité des jeux améliorée jusqu’à 80% d’après les premiers retours. J’ai fait l’essai sur un PC équipé d’un Core i7-4770K d’Intel, de 16 Go de mémoire vive, et d’une carte graphique Radeon HD 7970 GHz Edition, et j’ai pu constater des performances en hausse, comme la possibilité de pousser le redimensionnement à 170% alors qu’il plafonnait à 140% normalement.
OUYA et Shield, de bonnes idées, mais…
Très attendue, cette console basée sur Android a surtout profité d’un énorme buzz en tant que première console concrétisée par Kickstarter. Sept mois après sa sortie, force est de constater que les jeux ne courent pas les rues.
Il faut dire que la console ne peut pas accéder au Play Store et doit se contenter de ceux développés spécifiquement pour elle. La nouvelle version à 129$ vient corriger les défauts de la manette, mais la promesse d’une console à 99$ est rompue.
Du côté de chez Nvidia, la Project Shield, s’avère être plus facile à prendre en main et surtout plus ouverte puisqu’elle peut accueillir les jeux du Play Store. Par contre, il faut débourser 300$.
Amazon, l’étranger
Si Amazon n’a pas encore dévoilé sa console, on sait déjà qu’elle coûtera 300$. Mais ce n’est pas parce qu’elle ne dévoile rien que la firme se repose. En coulisse, Amazon s’active pour débaucher les développeurs des studios habitués aux titres AAA. Elle va même jusqu’à organiser des événements de recrutement.
La machine tourne sous Android et le processeur viendrait de chez Qualcomm. Pour réussir à la propager, Amazon compte sur ses millions de clients. Bien sûr, la console serait une extension de ceux qui ne veulent que consommer films, jeux et musique seulement via Amazon, comme elle a fait avec la Kindle.
À 300$, le prix reste bien positionné pour une console, mais pour qui? Elle devra être suffisamment puissante pour donner envie aux joueurs de l’acheter. À côté, les jeux devront être vendus 35 à 40$ comme ils ne seront disponibles qu’en téléchargement. Enfin, Amazon devra convaincre ses clients (qui n’ont que faire d’une console) d’investir 300$, et on a tous vu ce qu’il est advenu de la Wii auprès du grand public. Même si elle arrive à vendre sa console, c’est la vente de jeux déterminera son avenir, au risque d’être amputée de cette fonctionnalité et d’être relégué au rang de simple media center.