Un peu plus à l’Ouest
Jeff Bezos a-t-il à craindre ce nouvel adversaire? Peut-être bien. Mais si Alibaba veut en effet s’installer à long terme ici, la compagnie devra, de plein gré ou à reculons, y respecter la réglementation en matière de salaires et de conditions de travail en vigueur.
Plus que jamais, l’Asie devrait occuper l’avant-scène de l’industrie technologique, alors que les marchés orientaux parviennent à maturité et que les entreprises chinoises, par exemple, gagnent en audace et en confiance.
Après l’arrivée à la Bourse de New York d’Alibaba – une plateforme commerciale bien plus importante qu’Amazon et eBay réunis –, l’entreprise fondée par Jack Ma risque fort de vouloir s’implanter en Occident et ainsi commencer à offrir des services dans la langue de Shakespeare.
Jeff Bezos a-t-il à craindre ce nouvel adversaire? Peut-être bien. Mais si Alibaba veut en effet s’installer à long terme ici, la compagnie devra, de plein gré ou à reculons, y respecter la réglementation en matière de salaires et de conditions de travail en vigueur. Même si ces mêmes règles ne semblent pas toujours être suivies à la lettre par Amazon…
Pyongyang, mon amour
Parlant d’Asie, parions que l’affaire The Interview aura encore des séquelles en 2015, d’autant plus que les États-Unis ont récemment imposé des sanctions supplémentaires à la Corée du Nord pour son rôle présumé dans le piratage de Sony. Plus largement, toutefois, 2015 pourrait bien être l’année où les cyberattaques financées par des gouvernements s’étaleront désormais sur la scène publique, plutôt que de se confiner aux officines gouvernementales et aux manchettes épistolaires dans les journaux.
Ainsi, plus question de mener uniquement de l’espionnage industriel ou du sabotage; les pirates ayant attaqué Sony ont démontré qu’il était désormais «justifiable» de s’en prendre à une entreprise très connue à des fins idéologiques, sans véritable gain matériel pour les assaillants. Les États totalitaires pourront en prendre de la graine.
Le grand ménage en ligne
2014 aura été une année marquée par la multiplication quasiment insensée des jeux lancés sans que ceux-ci soient terminés. Cette passion pour le early access atteint des sommets sur Steam, la plateforme en ligne de Valve. En version alpha ou bêta, les jeux sont bien souvent incomplets, et les joueurs n’ont plus qu’à espérer que les développeurs respecteront leurs objectifs de départ pour fournir un produit complet.
Valve a déjà commencé à faire le ménage dans les conditions permettant d’accéder à la section Greenlight – là par où les projets indépendants sont acceptés pour ensuite être vendus sur Steam. 2015 devrait par conséquent être l’année du grand nettoyage. Rock Simulator, vraiment? Et une fois les critères de qualité resserrés, pourquoi ne pas agir de la sorte avec les grands studios? Après tout, Ubisoft, à force d’imiter les jeux en early access, les joueurs finiront par aller voir ailleurs.
Orgie de patentes
Oyez, oyez! Voici venir l’époque de l’Internet des objets! Une époque extraordinaire où vous pourrez vous faire pirater votre frigo, ou encore être surveillé à chaque instant par les entreprises ayant fabriqué ces gadgets constamment connectés qui s’installeront dans votre maison.
En allant complètement à l’envers du dicton voulant que If it ain’t broke, don’t fix it (si cela fonctionne, ne vous acharnez pas à le réparer), les entreprises désirant s’impliquer davantage en domotique auront beau jeu d’affirmer qu’il sera plus simple de suivre l’évolution de votre état de santé, par exemple. Il faudra voir si la population sera prête à accepter ce qui pourrait bien s’avérer être une nouvelle intrusion dans la vie privée.
Vers l’infini
Les entrepreneurs privés, désireux d’occuper un marché jusqu’à tout récemment entièrement occupé par les gouvernements, n’ont-ils pas eu les yeux plus gros que le ventre?
2015, l’année de remise en question des compagnies spatiales privées? L’explosion ayant soufflé une fusée d’Orbital Sciences à l’automne et le report récent du lancement d’une fusée de SpaceX, l’autre compagnie embauchée par la NASA pour transporter du fret et des expériences vers la Station spatiale internationale, force à se demander si les entrepreneurs privés, désireux d’occuper un marché jusqu’à tout récemment entièrement occupé par les gouvernements n’ont pas eu les yeux plus gros que le ventre.
Aucun système n’est parfait, et il y aura certainement d’autres accidents et revers. Il est toutefois mieux de corriger les pépins maintenant que d’attendre que ceux-ci surviennent lorsque des astronautes monteront à bord des fusées de SpaceX, d’ici quelques années…
Faut réfléchir, McFly… Faut réfléchir!
Oui, 2015 est l’année où se rend Marty McFly dans Back to the Future Part II. Mais avant de s’emporter, il est important de préciser certaines choses : il n’y aura pas de hoverboard abordable, il n’y aura pas de voitures volantes, la fusion nucléaire demeure impossible à l’extérieur d’une étoile et il y a peu à parier qu’il n’y aura pas non plus de souliers s’attachant tout seuls. À moins que…
Néanmoins, certaines tendances pour 2015 respecteront effectivement l’esprit du film : les jeux vidéo pour lesquels il faut utiliser ses mains ont de la concurrence de la part de la Kinect depuis quelques années déjà, et la vidéoconférence existe non seulement depuis belle lurette, mais il suffit désormais d’un téléphone intelligent pour y parvenir.
Ne reste plus qu’à espérer que Pepsi sorte cette fameuse bouteille…